Okup
Barak Okup était le nom du lieu de résidence d’EZA OKUP au 80, rue Gallait.
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prononciation
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explication
OKUP, en serbo-croate, ça veut dire rassemblement à l'origine et c'est devenu notre nom en tant que collectif. On a hérité de ce nom d'une association qui n'était plus dans l'organisation de festivals et on l'a conservé depuis qu'on s'est transformé en collectif artistique. On le garde toujours parce qu'il reste fidèle à nos envies d'investir les territoires de la rue, différents types d'espaces urbains, pas forcément la rue, parce que des fois on était plus dans des territoires à la périphérie de la ville ou des quartiers un peu délaissés et qu'on avait envie de requestionner certains types de fonctionnement, certaines formes d'architecture, certains modes d'usage. Notre idée de rassemblement autour de ça, c'était de travailler parmi les gens - des fois travailler avec, des fois en questionnant -, et de transmettre nos questions vers ce public-là. Des questions qui sont souvent liées à pourquoi les choses fonctionnent comme ça, en reliant à un territoire plus global. On a fait des billets de dollars imprimés sur des hosties. Des billets à manger, ça soulevait pas mal de questions, de manger directement l'argent. Donc de faire comme un raccourci du système: l'argent qu'on a besoin de gagner pour finalement parvenir à se nourrir et, par rapport à aujourd'hui, une course effrénée à la consommation. On l'a élargi à un questionnement plus proche par rapport à ce qu'on vivait ici, en tant qu'artistes qui reçoivent des subventions pour faire un travail sans aucun devoir de compte-rendu, aucune attente d'exposition. On a voulu aller directement demander aux gens s'ils avaient des attentes vis-à-vis des artistes qui sont subsidiés et donc qu'eux-mêmes subventionnent quand ils paient leurs impôts. C'était donner à la fois ce matériau, ce billet à manger, pour la simple réaction qu'il peut provoquer chez les gens. On est allés à la Gare du Nord, habillées en working girls avec nos badges écrits artistes, demander aux gens: Est-ce que vous voulez manger vos impôts? C'est crée ce raccourci de consommation et en même temps avec ceux qui étaient disposer d'entrer dans une conversation quelles attentes ils pouvaient avoir vis-à-vis d'artistes subventionnés. C'était intéressant parce que sur les quelques conversations qu'on a eu ça retombait sur la liberté de faire ce qu'ils veulent, sans contraintes, par rapport à des fondations privées, d'avoir une vraie liberté de réflexion et de pouvoir prendre une certaine distance par rapport à notre réalité ou la société dans laquelle on vit.